Un cycle de programmation au MK2 Beaubourg

Si seulement… un cycle de programmation élaboré par les membres de l’atelier « En quête d’autres Regards » depuis la Prison de Paris-La-Santé vers le Cinéma MK2 Beaubourg.
La projection est suivie de courts-métrages qui mettent en forme les regards portés sur le film par les membres de l’atelier… A l’issue de la séance, une discussion est ouverte avec la salle et celle-ci est filmée afin de revenir à la prison.

EN QUÊTE DE L’ENTRE DEUX

SI SEULEMENT… est le nom donné à la programmation au long cours réalisée depuis la prison pour le cinéma MK2 Beaubourg. Son titre dit l’entre-deux du manque et de l’espoir, du passé et du futur, de l’intime et du collectif. Il inscrit au présent une construction possible.

Présents-absents, parmi les spectateurs, les membres de l’atelier “En quête d’autres Regards” ont choisi d’interroger le cinéma comme espace de reconstruction des altérités, et de questionner avec les spectateurs du MK2 l’entre-deux des représentations… Chacun de nous à l’extérieur, libre, se construit une image de la population carcérale et des individus qui la composent. Eux, détenus de l’intérieur, n’ont plus, du monde qui les entoure, que l’image transmise par les médias.

Fascination et répulsion des deux côtés, de l’intérieur comme de l’extérieur puisque les deux bords s’ignorent littéralement, ne communiquent que par passeurs interposés.

Élaborer de l’intérieur une programmation pour l’extérieur, accompagnée de point de vues et soumise à la réflexion des spectateurs, c’est oser se positionner face à l’autre, formuler sa pensée et son ressenti face aux images, assumer son regard et donc apprendre à mieux se connaître.
C’est envisager l’espace de la salle de cinéma comme lieu du voir en-semble, parler du film vu pour faire vivre au pré-sent sa problématique, croiser les regards et peut-être déplacer le sien propre, interroger les représentations, se mettre au travail de la pensée.
C’est dans cette tension entre individualisme, fantasme et absence du politique que se situe notre projet.

Le dispositif construit un espace de projections croisées qui relie l’atelier à un public extérieur…
Cinq séances jalonneront l’année…

Les films choisis par les membres de l’atelier sont accompagnés de leur regard sous forme d’essai filmique. La discussion avec la salle est filmée et leur revient.
Les films sont choisis à partir des questions qui fondent chacun d’entre eux en tant qu’hommes et qu’ils ont le désir de transmettre à l’extérieur dans l’espoir de les faire résonner chez chaque spectateur libre.